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Bilan

(Bilan) Passer un an à Toronto

Mis à jour le 10 février 2017

« On n’est jamais jugé sur un bilan, mais toujours sur sa capacité à se projeter dans l’avenir. » Philippe Douste-Blazy ^^

Quelle année que cette année 2010-2011 ! Tant de bouleversements, de nouveautés, d’épreuves, d’accomplissements, de déceptions aussi. Quoiqu’il en soit je peux d’ores et déjà dire que ces 12 derniers mois ont sans doute été le tremplin vers cette nouvelle vie que l’on « fantasmait » tant ! ^^

Un nouvel environnement à apprivoiser

Et qui dit nouvelle vie dit nouvel environnement à apprivoiser. Ce n’est pas chose simple. Il y a eu bien sur tout d’abord la « barrière » de la langue. Malgré les connaissances que l’on peut avoir il faut apprendre à vivre dans une autre langue. Votre oreille, votre pensée doit s’y faire et ce fut un réel challenge pour moi (première victoire ^^). Et puis au-delà de la langue anglaise c’est toute la culture d’un pays qu’il faut appréhender petit à petit. Cela est passé pour moi par le sport, les rencontres (via le sport notamment), le travail et nos différentes excursions. C’est d’ailleurs dans ce dernier cas que vous vous rendez compte que vous êtes plus curieux que la plupart des Canadiens (première déception!?). Face à votre enthousiasme et à votre envie de découvertes, vous tombez sur des Torontois, « blasés » peut-être, qui vous disent: « T’es allé la-bas ? » (A propos de Sudbury lors d’un match de baseball). A leur décharge je dois bien avouer que j’aurais pu dire la même chose à propos d’une ville française ^^.

Enfin… cet apprentissage sera encore long. Le jeune marié que je suis (et oui encore un peu ^^) a également découvert la vraie vie de couple. Comme l’a souligné Lisa nous sommes véritablement entrés dans une autre dimension ici au Canada: des adultes pour de vrai ! Notre complicité et notre amour a rendu les choses faciles. Je ne me faisais pas de soucis avant de partir et j’avais donc raison. On se connait très bien, on sait ce que l’un préfère et l’autre déteste. Bref la vie a deux c’est cool et c’est une chance d’être avec elle !

Partir à deux au Canada, une nécessité !

Le fait d’être parti à deux dans cette aventure est vraiment important. Seul, je ne pense pas que je l’aurais fait. Et même si j’étais parti seul je ne pense pas que j’aurais aussi bien surmonté cette première année. Et c’est pourquoi j’admire ceux qui partent seuls ! C’est déjà pas facile à deux ou en famille alors seul… vraiment chapeau pour tout ceux qui ont ce courage ! Tout ça pour dire que le soutien des proches est primordial et que l’une des épreuves les plus dures est celle de vous éloigner d’eux…

Je ne suis pas étonné que l’éloignement soit l’un des premiers facteurs de retour des immigrants (qui le peuvent). Quand vous êtes proche de votre famille il s’agit d’un lourd sacrifice.

Ma venue au Canada rima également avec nouvelle vie professionnelle. Ou début de carrière plutôt ^^. Jeune diplômé, il a fallu découvrir le marché canadien… comment dire… pas facile. Lisa est déjà assez revenue sur les difficultés de comprendre les règles locales pour trouver un emploi digne de ce nom. Mais il est plutôt évident que l’on tombe des nues face à de nombreux comportements!

J’ai trouvé un travail en 3 mois au Canada !

Plus personnellement j’ai eu pas mal de chance. J’ai trouvé un « entry level position » dans ma branche en 3 mois. Ok c’est bien. Mais je ne suis pas satisfait. Le fait de devoir en passer par là est frustrant après tant d’années d’étude. Mais c’est le jeu apparemment…^^ D’autre part je me rends compte qu’il est indispensable pour moi d’obtenir des certificats pour aller plus « haut ». Des certificats dont les contenus sont en grande partie maitrisés par mes années passées sur les bancs de la fac mais qu’il faut de nouveau valider.

Avec du courage, de la détermination et de l’envie vous pouvez donc vous faire une place au Canada. Mais méfiance, nous ne le rappellerons jamais assez : personne ne vous attend ! Il y a de la compétition et de nombreux challenges à relever. Il faut donc préparer son immigration, se préparer à un changement de vie en essayant de se « blinder » le plus possible. Et comme je l’ai dit à Lisa durant les moments les plus durs : persévérer.

Pour combien de temps sommes-nous encore là ? Je n’en sais rien. Mais ce qui est sur c’est que je crois en l’avenir! ^^

M.

L'auteur(e)

Mister est le cofondateur de French With Benefits. Tel Marlon Brando dans « The Godfather » il se fait plutôt discret mais quand il s'exprime on le lit avec attention et on le respecte ^^ !

10 Commentaires

  • Lisa
    24 octobre 2011 at 4:59 pm

    Bravo, Romain, pour ta lucidité et ta bonne foi : oui, tout seul, c’est plus dur. Oui, à deux, ça tient de la ballade, du voyage de noce, et d’agrément, avec le partage des découvertes et des déconvenues.

    Le plus dur, et c’est pratiquement insurmontable, oui, l’éloignement avec la famille. Je n’en suis pas encore remise après trente ans d’Amérique : on passe par le ras le bol complet, on revient en France, on tombe de haut, on ne reconnait plus rien, on etabli des comparaisons injustes, on se sent mis de coté par tout le monde – si c’est la mode « américaine et que le vent souffle de l’ouest, tout va bien ; si c’est la mode russe et que le vent souffle de l’est, on se barre en courant et en jurant bien qu’on ne nous reverra pas de sitôt dans l’exagone. A ce jeu, on perd des années, des amis, et de la famille proche : car les gens ont une propension à mourir inversement proportionelle à nos reluctances à revenir « au pays  »

    Au pays, oui, mais lequel ? on se pose la question au bout de la quatre ou cinquième année.

    Un jour, on s’appercoit avec horteur qu’on n’est plus de nulle part. Ca passe, l’equilibre se reforme, la bulle se ressoude et la vie redevient tranquille. Vous avez de la chance d’avoir choisi Toronto : le Canada, c’est le paradis de la vie tranquille… ou dois-je dire « c’était  » ?

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  • Lisa
    24 octobre 2011 at 8:08 pm

    oops.. j’ai mélangé les noms, sorry, désolée et tout : Romain, c’est à New York ! Je voulais dire « Mister’ !!!

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  • Lisa
    24 octobre 2011 at 6:09 pm

    @Lisa: Romain ??? Qui est-ce ???

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  • Mister
    25 octobre 2011 at 10:31 pm

    @Lisa: Paradis!? le Canada?…certainement pas. Il y a pour sur des opportunités a saisir et peut être plus qu’en France. Mais j’insiste il faut avoir la niaque!
    Et même si c’est plus facile d’être a deux ce n’est pas une promenade de santé pour autant…c’est un apprentissage^^

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  • raphaelle
    2 novembre 2011 at 11:44 am

    Bravo, c est très bien résumé, je me vois, 15 années auparavant partir de France pour l amerique du sud avec un mari un bébé de 13 mois, une poussette et 2 valises…
    tout est dit avec justesse, surtout le fait d être accompagné ! c est vrai que si j avais pas mon mari, je crois que je serai rentrée en France… et puis maintenant, la France, j en veux plus… du moins pas comme elle est… (tout ce qu a écrit Lisa est tout ce que je pense)…
    pour moi le Canada, c est tout sauf le paradis, je ne me retrouve pas du tout dans cette culture ici à Toronto, on envisage déjà de partir sur Montreal surtout pour nos enfants… il faut avoir plus que la niaque pour le boulot, je vois mon mari pas très animé dans son travail… et OUI la vie est tranquille ici, tout glisse, surtout si on a de bonnes conditions ! quand je vois le niveau de vie des gens, je me pose des questions, tout les jours… et quand je sais qu en moyenne les canadiens (ou ceux qui vivent ici) ont une vingtaine de cartes de crédit dans leur portefeuille et des dettes de folie… ben je me dis que c est pas cette culture que j aime…
    bravo les jeunes en tout cas ! et tenez bon !

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  • Lisa
    2 novembre 2011 at 7:34 pm

    @raphaelle: J’aime beaucoup ton commentaire. Tellement vrai. Mais je me pose la question suivante, qui te dit que Montréal sera mieux que Toronto ? La langue d’accord mais la mentalité est exactement la même…

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  • RomanJeremie
    4 novembre 2011 at 1:43 pm

    Ça me fait rire que tu cites une citation de De Douste Blazy ce grand homme !

    Je crois que vous ne vous prenez pas trop la tête et ça a l’air de vous réussir.

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    • Mister
      4 novembre 2011 at 5:22 pm

      C’est sur que ce n’est pas l’homme politique le plus charismatique que l’on ait connu, mais la citation me plaisait bien ^^

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  • […] faire partager ma vision, mon ressenti sur mon expérience de changement de vie.Après relecture de mon bilan des un an je me dis que je vais être sans doute plus critique encore envers moi-même et mon […]

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  • […] mon pays en pensant que l’herbe était plus verte ailleurs. Nous avons déjà évoqué, ici-même et à plusieurs reprises, que l’eldorado n’existe pas, au Canada ou […]

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