Voici un article qui ne nous concerne pas du tout (pour le moment) mais qui devrait intéresser les parents francophones: l’apprentissage du français au Canada.
Au Canada, il est possible de mettre ses enfants dans un système entièrement en français ou en anglais mais avec immersion en français. La plupart des Canadiens ont donc des notions de français mais ne le parlent ABSOLUMENT pas. Je pèse mes mots.
Il n’y a pas un seul Canadien qui ne va pas vous dire « ah mais oui le français je l’ai appris à l’école primaire ! » et ensuite vous lui demandez « Ah tu le parles un peu alors ? » ce à quoi il va répondre avec un accent à couper au couteau « hein pétit peu ». Ou alors le must… « jé porle frénçais ». Oui oui d’accord…
J’ai même eu un collègue qui m’a dit qu’il le parlait vraiment. Non mais vraiment. Même si j’étais sceptique. « Non non j’ai fait toute ma scolarité en français ». Ah… Bon.
Sauf que quelques semaines plus tard, il m’a montré une ventouse à chiotte en me demandant (en anglais) « Comment tu dis ça en français ? Pompier non ? » Oui c’est sur… Je l’imagine tout à fait parler un français excellent en confondant un pompier et un débouche chiotte… Surtout que les deux n’ont RIEN à voir vous en conviendrez. Par contre j’ai appris son équivalence en anglais: Plunger.
Ca c’était la minute culture perso !
Bref, tout ça pour vous dire que si vous ne parlez pas que français à la maison, et vous voulez que vos enfants le parlent parfaitement, j’aurais tendance à vous conseiller de les mettre dans une école francophone et non en immersion hein. Mais bon les parents qui lisent le blog pourront surement témoigner 🙂 D’ailleurs sachez que si vous souhaitez que vos enfants passent le bac, ils doivent aller au lycée français de Toronto. (Les prix sont à tomber par terre) Sinon il y a aussi TFS (Toronto French School), là encore, prix à tomber par terre. (Genre 15 000 $ par an pour la maternelle et 29 000 pour la terminale)
Je vous rassure, les écoles publiques sont évidemment gratuites. Par contre les écoles privées anglophones peuvent aussi être excessivement chères. Souvenez-vous, on en avait visité l’an dernier.
Voici donc une jolie infographie pour vous expliquer les différences. (Cliquez dessus pour la voir en grand)
9 Commentaires
Camille
9 juin 2013 at 5:02 pmD apres mes collegues, le premier probleme auquel s expose la famille francophone : il y a tres peu d ecoles publiques en fait qui proposent un cursus ‘NORMAL » FR (pas en immersion) a Toronto. Ma collegue faisait 45 min tous les matins pour y amener sa fille. Mais le trajet pesant trop sur la journee de la mere comme la fille, elle s est rabattue vers le cursus en Anglais. Une autre collegue na jamais envoye ses enfant a l ecole francophone car trop loin de chez elle D après ce que j entends, limmersion est a eviter pour les familles francophones, car apparemment ca revient a mettre ses enfants, parfaitement bilingues avec des enfants anglophones, qui n ont pas toujours les bases. Ce serait bien que des parents parlent de leur experience!
Nata
10 juin 2013 at 3:56 amJe confirme, les enfants rencontrés au square et qui étaient en immersion de français étaient tout contents de rencontrer mes enfants mais n’arrivaient pas à faire une phrase. C’est assez mystérieux…
Dans l’autre sens, j’ai rencontré une famille française qui a enlevé ses enfants du lycée français pour les mettre à l’école publique anglophone où étaient les miens parce qu’après plusieurs années à Toronto, leurs enfants ne parlaient toujours pas anglais !
jean-Francois
10 juin 2013 at 10:59 pmIl y a un truc qui me fait rire dans le comparatif qui est: »Tous les cours sont donnés en français, à l’exception du cours d’anglais… » C’est la crème de la crème de la bonne description! 😉
Par contre quand ils disent que le revenu d’emploi des francophones est supérieur à celui de la population générale, c’est à prendre avec des pincettes car toutes les boites ne donnent pas un salaire plus important que ton voisin parce que tu parles le français.
Généralement, tu deviens le dico ambulant ou le traducteur local pour la boite (comme moi) car tu coûtes moins cher que si c’était fait par une boite de traduction. A voir si au moment de la revue salariale, on prend cela en compte 🙂
Mais je suis d’accord, ils ont tous, mais je dis tous, appris le français a l’école mais ils ne sont pas capables de le parler et encore moins de l’écrire. Pourtant toutes les étiquettes ou circulaires sont dans les 2 langues, beaucoup de formulaires ou de site internet sont dans les 2 langues, ils ont la formidable Radio-Canada québécoise ou TV5 sur le câble, etc…
It’s so strange
Lisa
11 juin 2013 at 10:39 pm@jean-Francois: Oui mais encore faudrait il qu’ils soient intéressés par la langue française et le parler n’est pas une obligation ! Alors ils en rêvent tous (enfin sur le papier) mais aucun ne prend des cours… Et puis il y a cette espèce de légende urbaine qui veut que si on parle français on accède à un super job et on est super bien payé au Canada. ahahahah ! Encore faut-il être citoyen canadien pour espérer entrer au gouvernement lorsque… des places se libèreront !
Ca se saurait si les Français roulaient sur l’or au Canada 😉
raphaelle
21 juin 2013 at 11:12 amAlors voilà !!! je crois que je suis le témoignage de l expat française qui a eu ses enfants tout e leur scolarité au Lycée Français dans un pays étranger et qui est arrivé au Canada avec plein d espoirs sur la publicité de cette éducation extraordinaire nord américaine gratuite !
alors un petit truc d abord… quand on a des enfants et qu on arrive dans un pays et bien ce sont eux qui passent avant non ? alors oui papa et maman peuvent faire 2 heures de voiture si c est possible mais pas mettre des enfants 2 heures dans un bus !!!! … je ne pense pas être totalement phagocytée en disant que tu cherches ton logement en fonction de l école des enfants…
en Ontario tu as les choix (allez sur les sites des Conseils Scolaires, je trouve qu on est chanceux d avoir autant d écoles francophones… on est en Ontario n oubliez pas) choix que Lisa a donné les écoles privées… et puis tu as deux choix (je ne parle que des écoles francophones car je ne connais que celles là on est d accord) tu as le Conseil Via Monde – école laïque on va dire – et tu as le Conseil Catholique… c est à toi de choisir sachant que l enseignement est le même, exactement le même… cours en français, tous !… et cours d anglais à partir de la 4eme année (notre CM1)… mes enfants sont trilingues (français portugais, anglais (3ans ici au Canada et les ainés sont en cours d anglais comme les anglophones (il y a des structures adaptés pour les arrivants non anglophones)), je peux vous dire qu il n y a AUCUNE raison pour que votre enfant ne parle pas anglais ici en Ontario… en cours de récrée, pour la pause déjeuner, entre eux, les gosses ne parlent qu en anglais ! alors je doute du contraire ! il faut aussi avoir un peu de bon sens, inscrire ses enfants dans les Comunity Center, faire du sport etc et se mélanger !
L enseignement du français dans les écoles publiques francophones canadiennes d Ontario est un niveau francophone ! mon fils de 16 ans a lu Marc Levy en cours de français mais a le choix aussi de prendre une option Littérature Française… pour vous dire que, pour moi, il y a du bien et du moins bien… le meilleur est le système non élitiste que nous avons dans le système français de notre douce totalement dépassé qui ne formatera que les bons… ici au Canada dès ta première année d alphabétisation ou ton arrivée (comme mes enfants qui sont arrivés à 14, 11 et 9 ans) tout est mis en place en cas de difficulté pour que l enfant ne se sente pas nul, pas mis à part etc… et ça, croyez moi PRICELESS !!! le travail en groupe, la préparation à l orientation est un gros plus de l école canadienne… tu veux faire prof de maths personne ne va t emmerder à prendre des cours de littérature du moyenne âge ou de la philosophie…. tu veux faire journaliste (comme mon ainé) tu auras un quota de cours scientifique moindre et tes deux dernières années de high school (lycée) prépareront ton entrée à l université avec un choix de cours adéquate…
alors OK je suis d accord que mes enfants n ont pas les cours pointus de géographie et d histoire que j ai eu en France… que leur curiosité ne sera peut être pas celle que j avais avec la politique, le monde extérieure…. mais doit on aussi attendre que l école formate les enfants et leur donne tout ? quand je vois le peu de librairie ici, le peu de sorties culturelles… je me dis que c est pas gagné pour ces gens…
mais je me sens HYPER CHANCEUSE d avoir la possibilité de vivre notre francophonie ici en Ontario… avec des moins mais aussi des plus… quand au Lycée franco-canadien il me semblait indécent de demander à la boite de mon mari de le payer pour nos trois enfants (2800 $ par mois par enfant) (nous sommes expatriés et les écolages sont une clause de contrat) mais aussi pour d autres critères qui me sont chers : l élitisme encore et toujours… le système canadien, qu il soit francophone ou anglophone est un bon système scolaire…
Lisa
21 juin 2013 at 11:46 am@raphaelle: Je pense que les enfants qui ne parlent pas anglais restent uniquement au Lycée Français par exemple et en vont pas dans des écoles publiques ou privées francophones. Pour avoir bossé pour un conseil scolaire franco, il est clair que je n’ai jamais entendu les enfants parler dans les couloirs !!! C’est assez fou d’ailleurs mais explique bien pourquoi les enfants ne parlent pas français par la suite… L’anglais est largement majoritaire sauf au Lycée Français !
Et pour avoir bossé en milieu franco pendant quasi 18 mois, je peux te dire que là aussi tu trouves des gens qui parlent très mal anglais ! (Ce sont des Français majoritairement et quelques Québécois)
Donc oui c’est possible 😉 Mais c’est la même chose, si tu ne restes qu’entre Français et ne fait aucun effort pour parler anglais et bien tu ne le parleras pas même en vivant à Toronto pendant des lustres !
Hreureusement pour moi, après cette expérience, je n’avais rien perdu de mon anglais et ai retrouvé un job 100% en anglais 😉
raphaelle
22 juin 2013 at 10:01 pmLes enfants de mes amis qui vont au Lycée français de Toronto sont totalement bilingues et ce , tres tres vite, et dans les couloirs et la récrée ça parle anglais !… au Lycée français de Sao Paulo, tout les gamins parlent en portugais à la récré, entre eux… l enseigement de la langue du pays dans les lycees à l étranger est obligatoire dés la maternelle et par exemple, au Brésil, dès la 6 eme les enfants, en plus de leur cursus français ont oblogatoirement des heures de portugais, d histoire et geo du Bresil… et bien heureusement ! les français à l étranger sont déjà bien assez « suffisants »pour imposer leur lois et oublier qu ils sont juste les invités du pays étranger où ils vivent ! combien de fois j ai vu des français refuser d apprendre le portugais qu ils qualifiaient de langue morte… c est clair l anglais est plus chic !
Tout ça pour dire qu il faut être zen avec le choix de l école ici… perso, on parle français et portugais à la maison, les enfants sont arrivés grands, l anglais est un plus mais il reste bien notre troisieme langue… ça peut faire hurler mais je préfère que mes enfants parlent et écrivent bien les langues de leurs parents, le français et le portugais du Brésil de leur père…
Anonima
28 juin 2015 at 10:07 amMdr. En tant que bonne francophone, tu devrais aussi savoir que pompe et pompier ont exactement la même racine et qu’une ventouse s’appelle aussi… une pompe à déboucher. Il n’y a rien de bizarre à confondre »pompe » et « pompier », pour un non natif. Même si les sens sont différents, les mots sont proches phonétiquement. On ne peut pas en déduire pour autant qu’une personne ne connait pas le français, d’autant plus que ventouse ne fait quand même pas partie des mots les plus couramment utilisés en français… Combien de Français vivant en pays anglophone savent comment ça s’appelle en anglais? (et même en français apparemment…) Alors je trouve la remarque assez marrante.
Lisa
28 juin 2015 at 10:47 amJe pense que ce n’était pas le but de l’article. Pour moi entendre pompier, je ne pense pas à pompe. Et en tant que bonne francophone, tu admettras donc aussi que les Canadiens qui se disent francophones, ça ne court pas les rues. C’est juste qu’ils l’ont étudié 5 ans au lycée et font comme les Français qui disent qu’ils parlent anglais. Dans les faits pas du tout.