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Retour en France

Les différences entre Canadiens et Français au boulot

Mis à jour le 23 novembre 2018


J’avais travaillé en France avant de partir au Canada mais j’avais un petit peu oublié comment c’était. Enfin… pas vraiment. Je me souvenais bien des horaires parisiens à la con. A savoir finir à 18 h 30 et rentrer chez soi pour 19 h 15 si on est chanceux. Si on additionne la salle de gym, je ne revenais pas chez moi avant 21 h 30. Juste le temps de regarder une série et j’étais couchée.

A l’inverse, au Canada, je finissais à 16 h 30 et étais chez moi vers 17 h 15. Même après avoir été à la salle de sport, il n’était même pas 19 h ! C’est vous dire comme j’avais du temps pour moi…

Quand je suis rentrée en France, j’ai eu 4 semaines de « vacances » avant de travailler. Outre les horaires à la con (ça c’était à prévoir), une chose m’a carrément choquée.

Avoir des défauts n’est pas une tare en France !

Le PDG de ma boîte m’a dit « Tu vois, lui, il faut lui dire les choses 5 fois mais au bout de la 5ème fois c’est parfait ». L’employé peut donc avoir des défauts en France. Chose inimaginable au Canada où tout est aseptisé et où l’employé doit être irréprochable sur tous les points. Les défauts ne sont pas tolérés et si après une première remarque, vous n’avez pas changé votre attitude profonde, vous serez éjecté.
Etant donné que je m’adapte en toute circonstance, c’est un point sur lequel je travaillais d’arrache-pied. Parce changer sa nature profonde, vous admettrez que c’est pas facile hein ! Qu’importe, au Canada, c’est considéré comme du mauvais esprit. Vous ne changez pas = vous ne faites aucun effort = vous êtes viré

Alors vous allez me dire que c’est parce qu’en France, on est invirable. Je ne sais pas si c’est encore vrai honnêtement où on trouve beaucoup d’excuses pour vous renvoyer. Non je crois qu’en France, on apprend surtout à faire avec.

Au Canada, seuls les employés qui sont là depuis 20 ans et au bord de la retraite se permettent de dire ce qu’ils pensent et se fichent complètement de paraître parfait. Autant dire que si vous avez 25 ans, c’est pas près de vous arriver. Vous devrez être parfait pendant les 30 prochaines années !

Les fameux rendez-vous en « One on one »

Ce qui m’angoissait le plus au Canada c’était les « One on one », un rendez-vous hebdomadaire entre vous et votre manager. J’avais une peur bleue d’avoir fait une connerie à chaque fois. C’est très con mais je trouvais ce rendez-vous (porte fermée en toute circonstance) tellement formel que ça m’angoissait à mort. Je crois qu’il n’y a pas eu un seul « One on one » où je n’ai pas eu la boule au ventre pendant 6 mois ! Car en général, en France, quand on ferme la porte, c’est un peu mauvais signe ! (A noter que je n’ai jamais eu de remarques négatives de ma manager d’ailleurs…)

Cela dit, en France, je n’ai même jamais eu un seul rendez-vous avec un manager pour qu’il me parle de mon travail… Alors l’angoisse est différente… On se demande pourquoi aucun manager ne vous parle de votre travail. C’est mauvais signe ? Ou alors le management est tout pourri ? Je dirais que le management est surtout fait par dessus la jambe… Du moins dans les deux boites où j’ai bossé en France. Quand je suis revenue en France, même après ma période d’essai et surtout MEME après mon premier CDD, je n’ai eu aucun entretien ! Totalement aberrant je dirais…

Faire la bise aux collègues, une spécialité franco-française ?

Oh je crois que oui…

Quand j’ai débarqué dans ma nouvelle boite (j’étais la seule fille !), les gens se connaissaient à peu près tous depuis longtemps et mettaient un point d’honneur à faire la bise à toutes les filles. (Donc moi) Quelque chose que j’ai ressenti comme étant presque « impoli » (En fait en anglais je traduirais par « rude » ou « offensive ». Oui c’est plutôt une sensation typiquement anglo-saxonne) car on ne vous demande même pas votre avis. Et je me voyais mal dire que je ne voulais pas faire la bise aux gens parce que certains puent la clope et le café à 10 bornes et que certains ont peut-être des microbes. Après réflexion, je me suis rendu compte que dans toutes les autres boites française où j’avais été, on ne faisait jamais la bise aux collègues… Un peu trop « copain copain » quand même !

Il y aurait pas mal d’autres choses à dire mais l’article risquerait de faire 10 pages donc autant en rester là pour le moment 🙂

L'auteur(e)

Arrivée au Canada en 2010 avec une RP en poche, Lisa a vécu 3 ans à Toronto et vit depuis 2014 à Calgary. Elle est devenue canadienne en 2015 juste avant la naissance de son fils, un petit franco-canadien. Elle est désormais freelance à plein temps et maman de deux enfants.

1 Comment

  • Blog Voyage au Canada
    21 août 2014 at 5:46 am

    Salut Lisa ! Je suis totalement d’accord avec toi sur la bise au travail au Canada… Effectivement subir l’odeur atroce de la clope et du café des autres dès le matin c’est une horreur !!! Je m’y fais toujours pas, le boulot c’est le boulot, les amis c’est autre chose…
    Par contre concernant le boulot en lui-même je trouve qu’il y a plus de rigueur et c’est au final plus confortable car on est plus productif donc plus efficace et c’est plaisant. Et le RDV one to one moi j’avais été prévenue du coup je n’ai pas été surprise et du coup j’ai toujours apprécié. Je trouve que les managers suivent d’avantage les managés, je trouve ça plus sain !
    Nath

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