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Anecdote

Passer des entretiens avec la fonction publique canadienne (Part 2)

Mis à jour le 27 mars 2017

Souvenez-vous, j’ai passé deux entretiens pour la fonction publique : Boite A et Boite B et je ne sais pas vraiment quand je vais avoir des nouvelles. (Rien n’est jamais très sur avec eux !)

1 semaine après

J’avoue que j’avais quelques doutes sur Boite B. Je n’avais aucune nouvelle depuis 1 semaine et ça me semblait super mal barré. Boite A, je ne m’inquiétais pas trop parce que le manager n’avait pas bossé le vendredi précédent et n’avait pas dû avoir le temps de discuter des candidatures avec son équipe. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me contacte avant 1 semaine donc.

Pourtant, la manager de Boite B m’avait envoyé des e-mails HYPER chaleureux juste après m’avoir remerciée de m’avoir vue en entretien. C’était genre « oh merci, c’est si gentil de me contacter, je suis vraiment contente de vous avoir rencontré. » Bon, deux cas de figures possibles. Soit la nana fait ça avec tout le monde soit elle m’a vraiment apprécié et envoie des e-mails super sincères. A ce moment là, j’hésitais quand même un peu… mais je penchais davantage sur l’idée qu’elle m’aimait bien. Bon faut dire que je m’étais emmerdée à lui fournir tout un audit de quelque chose qu’elle m’avait demandé et j’avais un peu fait de l’excès de zèle histoire de montrer ma motivation. J’étais chaud patate quoi.

Boite A, j’avais envoyé un e-mail le lendemain de remerciement et n’avais reçu… aucune réponse !

Donc bon clairement, j’étais un peu soulée de ne pas avoir de nouvelles de Boite B et puis j’avais pas trop envie de relancer histoire de pas passer pour une folledingue.

Et puis… une semaine pile plus tard, la manager me rappelle et… s’excuse (!) pour le temps que ça a pris. Bon d’un côté, comme je l’ai dit, dans ma branche, ne pas avoir de nouvelles tout de suite n’est pas bon signe.
Elle me demande « humm au fait… Vous visez quel salaire ? ». Ayant vu la grille de salaire et mon salaire actuel se situant en gros au milieu, je lui dis que je vise plutôt le haut de ce qu’ils proposent. « Ah euh ouais… mais non. En fait, on ne peut pas aller au-delà du milieu puisque vous êtes nouvelle ». Ah. D’accord. Et donc la grille c’est pour faire joli quoi. Et vous pouviez pas le dire avant non ?
Elle me demande si c’est bloquant. Ben un peu oui ! Mais bon, elle ne peut pas faire autrement donc faut que je lui dise. Je tente le coup, on verra bien par la suite.
Bref, elle me dit qu’il ne reste que deux personnes (je soupçonne une personne à l’interne) et qu’il faudrait que je vienne… demain. Et ) 9h du mat si possible. Bon ça je ne peux pas donc ben ok elle me case entre deux réunions l’après midi et je vais rencontrer toute l’équipe. Ca parait quand même bien engagé.
Ah oui et puis entre temps, les e-mails de Boite B ne marchent plus alors.. C’est pour ça aussi que ça a pris autant de temps.

La rencontre avec l’équipe

Chez Boite B, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on est bien dans le public. Il n’y a que des bureaux fermés au milieu de couloirs qui font limite désaffectés et surtout on ne voit RIEN de ce qui se passe dans les bureaux. Il y a un store pour tout cacher et personne n’ouvre sa porte. Ce n’est honnêtement pas ce qui me dérange puisque j’ai déjà vécu ça à mon poste actuel pendant plus d’un an avant d’être changée de place et mise dans un open space. (Disons que ma collègue n’était pas très… sociable !)

Je suis accueillie par celle qui devrait être ma future collègue, elle me présente le bureau, il y une grande fenêtre et je serais là. Ma collègue, elle, sera juste de l’autre côté. On sera dos à dos mais avec pas mal d’espace. Et puis on s’installe dans le bureau de la manager avec les deux autres personnes qui constituent l’équipe. Les questions ne portent pas vraiment sur le job mais plutôt sur qui je suis pour faire connaissance. Du coup, je trouve un peu étonnant que l’on soit deux encore en lice. C’est un peu moche de te faire sentir dans l’équipe si en fait ben… t’obtiens pas le poste !

A la fin de « l’entretien », je demande quand j’aurais des nouvelles. Semaine prochaine, a priori, on sait jamais trop avec Boite B. Faudra d’abord se décider entre les deux candidats quoi. Ok.

Boite B et Boite A sont sur un bateau…

Le jour même, je reçois un e-mail de Boite A. Ils veulent mes références. On est donc bien avancés puisqu’à ce stade, en théorie, vous avez 80 % de chances d’obtenir le poste. Boite A les appellera lundi prochain. J’imagine donc qu’ils donneront des nouvelles mardi ou mercredi.

Le lundi suivant, Boite A appelle bien mes références comme prévu. Le lendemain, je reçois un coup de fil du manager qui me demande si je serais également intéressée par un autre poste chez eux car une autre équipe a vu mon CV et je les intéresse. Le poste ne m’intéresse pas néanmoins, ce qui rassure le manager. Je vais donc bien faire ce qui est prévu, travailler avec eux pendant un peu plus d’un an. (Il s’agit d’un contrat mais avec, logiquement, un autre poste derrière car le département est gigantesque) Bon parfait me dit le manager, je vérifie encore quelques références et je vous passe un coup de fil mais comme vous vous en doutez, nous sommes très intéressés. Je me suis alors dit qu’ils vérifiaient surement les références d’autres bons candidats pour les caser ailleurs dans le service.

Négocier avec le public ou comment devenir chèvre

1 h plus tard il me dit que félicitations j’ai eu le job ! Suis-je super excitée me demande-t-il ? Ben c’est à dire que oui mais enfin… euh… c’est payé combien quoi ? Non parce que c’est cool, tout ça tout ça mais bon on n’a juste jamais parlé du point le plus important…

D’abord il me dit que je vais perdre d’office 3 semaines de vacances (!), oui j’en avais beaucoup, je bosse dans le public ! Ce qui n’est pas une paille !!! Et surtout il m’annonce que le salaire est 15 % en dessous de ce que je gagne actuellement. Je perdrais donc 3 semaines de vacances, mon CDI et 15 % de mon salaire.

Je lui dis que non ça ne va pas le faire. Premier (long) blanc. Je crois qu’il pensait m’offrir le job de ma vie et que jamais je ne pourrais refuser un salaire pareil. A priori, il était très mal renseigné et avait un peu fait le processus à l’envers. Avant de proposer un poste à quelqu’un, on s’assure quand même que le salaire va lui convenir. Pas ici a priori !

Euh bon bon ok… je vous propose 1 $ de plus par heure ça vous va ? Non… C’est toujours moins que mon salaire actuel ! Deuxième (très long !) blanc.

Bon ben, désolée mais ce sera non. Le manager ne peut pas aller plus haut et moi je ne vois pas pourquoi je m’embarquerai là-dedans. Je sens le mec bien déçu mais c’est la vie.

Boite B appelle à la fin de la journée et me demande mes références. Je lui dis que j’ai déjà une autre offre sur la table donc faudrait pas trop trainer à me donner la réponse… Elle me dit que ok pas de problèmes elle va appeler demain matin.
Et elle a fait ça dès 8 h du mat le lendemain. De peur que je me barre chez Boite A j’imagine. (Grande concurrente de Boite B)

Suite et fin

Trois jours plus tard je vais recevoir un e-mail automatique de Boite A me disant qu’ils sont désolés mais ils ont décidé de ne recruter personne. N’avaient-ils pas d’autres bons candidats ? Ont-ils dit non aux autres sans m’en parler avant ou est-ce que tous les autres candidats ont décliné l’offre ? Mystère ! –> Puis l’offre sera remise en ligne 1 semaine plus tard ! (A cet instant, j’avais les yeux déjà tellement écarquillés que je me suis dit que… ouais… humm, c’était peut-être logique finalement venant d’eux…)

Boite B quant à elle m’a envoyé une offre la semaine suivante, que j’ai acceptée. Ils n’ont pas pu bouger niveau salaire mais j’ai trouvé que ça valait le coup quand même.

L'auteur(e)

Arrivée au Canada en 2010 avec une RP en poche, Lisa a vécu 3 ans à Toronto et vit depuis 2014 à Calgary. Elle est devenue canadienne en 2015 juste avant la naissance de son fils, un petit franco-canadien. Elle est désormais freelance à plein temps et maman de deux enfants.

5 Commentaires

  • Niklasky
    10 avril 2017 at 10:59 am

    Felicitations ! Donc les boites A et B sont toutes deux publiques et se font concurrence sur le recrutement ?

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    • Lisa
      10 avril 2017 at 11:02 am

      Merci ! En vrai ca date un peu mais jai mis un peu de temps à le publier.

      Oui tout à fait, A et B se font concurrence comme à peu près toutes les boites publiques de Calgary cela dit. Mais on finit soit chez A soit chez B en général. (En venant souvent de C ou D ! Mon cas)

      Répondre
  • Niklasky
    10 avril 2017 at 11:10 am

    Et tu seras fonctionnaire la ? Avec la securite de l’emploi, la retraite doree, et tout et tout ? Ou alors tu es contractuelle ?

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    • Lisa
      10 avril 2017 at 11:29 am

      Ca fait 3 ans que je suis dans la fonction publique Albertaine. Tu as juste droit à une pension qui est gérée par la même boite donc dans mon cas un simple transfert. La pension est obligatoire et prend un montant super important de ton salaire. La boite matche a 100% d’où la retraite super importante si tu y restes des années. Il me semble que contractuel ou plein temps c’est pareil tu contribues des que tu es plein temps. Tu peux récupérer l’argent que tu as mis dans ton pension plan si tu restes moins de 2 ans avec eux. Je pense qu’il y a toujours moyen de récupérer l’argent si tu pars dans une autre province mais c’est tellement opaque que faut passer des plombes au tel rien que pour pouvoir voir combien tu as contribué… (c’est assez honteux d’ailleurs)

      Tu n’as pas du tout la sécurité de l’emploi. Les seuls qui l’ont sont les profs (tenure) ou des gens qui sont la depuis des lustres et ca coûte trop cher de les virer.

      Ca n’a rien a voir avec la France en fait. Le seul avantage c’est que oui tu as une grosse pension à la fin mais c’est grâce au fait que tu es obligé de mettre un montant énorme chaque mois (quasi 20%). Et tu as aussi des contributions à un syndicat obligatoires même si tu es manager. Le statut de fonctionnaire n’existe pas. Peut être est ce différent si tu bosses pour le gouvernement ? En tout cas au niveau provincial c’est comme ça. Après chaque province fait aussi comme elle veut.

      Tu as généralement 1 semaine de plus de vacances que les autres (3 au lieu de 2 mais comme indiqué boite A en filait que 2) et quelques jours à Noël. Niveau jours que tu peux prendre en plus ca dépend vraiment de ta boite. Tu as des sick days en masse en général mais ça dépend vraiment de ta boite encore une fois. À mon ancienne boite publique j’avais des jours pour TOUT. C’était totalement abusé. Ici jai juste des sick days et family sick days mais y en a pas non plus de manière indécente.

      Par contre, oui tu es au 35 h.

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      • Lisa
        10 avril 2017 at 11:38 am

        J’en avais parlé il y a plusieurs années mais se faire virer dans le public est assez simple et même quand tu es syndiqué. Il suffit de faire une réorganisation du département et tu peux dégager qui tu veux. Comme c’est ton poste qui est syndiqué et non toi, il suffit de modifier tes tâches. Ca m’est arrivé à Toronto (j’étais dans le public déjà à l’époque) et le poste a carrément été supprimé. C’est aussi arrivé à une nana qui bossait ici depuis 3,5 ans. Réorganisation et paf viree.

        Les jobs à vie c’est un mythe ici, c’est vrai en France par contre.

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