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Vie pratique

Pourquoi j’ai quitté la France ?

Mis à jour le 23 novembre 2018


Pourquoi j’ai quitté la France ? Bonne question à laquelle je vais tenter de répondre.

«Ce n’est pas un péché de vouloir vivre mieux que ses parents». C’est ce que Pascal Bruckner, essayiste français, déclarait lors d’une interview dans le magazine Complément d’enquête de notre «cher» Benoit Duquesne. Il réagissait sur l’un de nos plus vilains défauts, mes chers compatriotes, celui de voir la réussite d’un individu et donc quelque part sa capacité de s’enrichir comme quelque chose de mal… WTF !


Je rappelle au passage que notre président de la République en personne semble être le partisan du « j’aime pas les riches » soit disant cool… Tout ceci pour dire que le fait de montrer systématiquement du doigt les Français qui investissent une bonne partie d’un argent gagné au prix d’un réel dur labeur m’agaçait et m’agace toujours. Et oui je parle bien des entrepreneurs ou simplement de tous ceux qui réussissent à la sueur de leur front (peut-être un peu exagéré celui-là ^^) et qui méritent donc d’avoir une rémunération à la hauteur de leur investissement personnel (ce qui est pourtant loin d’être le cas la plupart du temps…).

Alors oui je sais ce que vous allez penser : Encore un Français aigri qui déverse sa bile.
Et bien non, ce n’est qu’un constat malheureux d’un Français qui s’est expatrié. Mais je ne me suis pas expatrié pour cette raison de toute façon. Je dois bien avouer cependant que cela a compté dans ma décision finale 😉

Ce qui a avant tout motivé mon départ, fut l’envie de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture (phrase bidon et cliché peut-être mais vraie). Quitter mon cocon familial, créer mon propre foyer et débuter une expérience à l’international, tout un programme quoi ;-).

Hé oui, nous n’avons pas que des défauts, nous les Français. Un certain nombre d’entre nous sont curieux de voir ce qui se passe ailleurs afin de pouvoir partager un certain savoir-faire et essayer de tirer des enseignements pour grandir. L’éducation que j’ai reçue en tout cas, m’a toujours poussé à vouloir découvrir et comprendre les choses par moi-même. Je n’ai donc pas quitté mon pays en pensant que l’herbe était plus verte ailleurs. Nous avons déjà évoqué, ici-même et à plusieurs reprises, que l’eldorado n’existe pas, au Canada ou ailleurs.

Une fois complètement émancipé, le deuxième objectif était de démarrer ma vie professionnelle de la façon la plus excitante et valorisante possible. Et il est vrai que les perspectives en France ne me vendaient pas du rêve…La « joyeuse » spirale stage-stage-CDD-CDD-CDD-oh tiens un autre stage si vous voulez !?…Mouais, NON MERC I!
Alors certes comme je vous l’ai déjà dit je n’ai pas décroché le job de ma vie mais un contrat en CDI qui me permet d’avoir un salaire plus que confortable et une première expérience malgré tout assez enrichissante à de nombreux point de vues.

J’ai trouvé, je dois bien l’avouer, un « climat » qui m’encourage à essayer de me dépasser et à créer de la richesse pour moi et pour les autres sans complexe. Sortir de la morosité ambiante m’a fait du bien. Et non je ne suis pas un déserteur… Alors oui parfois je regrette de ne pas pouvoir faire plus pour mon pays (relent de patriotisme tous les 14 juillet, lol). Mais je suis sûr qu’une fois enrichi de mon expérience en dehors des frontières françaises, au Canada et ailleurs sans doute, j’aurai envie de partager une certaine culture de la « gagne ». J’envisagerai  alors un retour au sein de la mère patrie… ou pas. L’avenir nous le dira. Mais soyons confiant quoiqu’il arrive.

Alors entendons nous bien, quelque soit la raison pour laquelle vous voulez partir, si elle en vaut la peine et que vous n’essayez pas de fuir quelque chose, foncez !! La vie est trop courte hein 😉

L'auteur(e)

Mister est le cofondateur de French With Benefits. Tel Marlon Brando dans « The Godfather » il se fait plutôt discret mais quand il s'exprime on le lit avec attention et on le respecte ^^ !

11 Commentaires

  • Alain
    5 août 2013 at 6:35 am

    Très bon article, surtout ne culpabilise pas d’être ambitieux et très certainement « moins Français » que la moyenne (on se comprend 😉 )

    Pour avoir goûté au retour au pays, plein d’enthousiasme et d’envie que j’étais, je te le déconseillerais fortement car on déchante assez vite. Si tu as changé et vu beaucoup de choses bouger autour de toi, ton pays d’origine est resté exactement le même. Ceux que tu as quittés ont conservé les mêmes habitudes, achètent toujours la même baguette de pain à la même boulangerie à la même heure chaque jour, grognant si « leur » place de stationnement est occupée par quelqu’un d’autre à ce moment-là. Les gens ne voient pas de plus-value à travailler avec quelqu’un de multi-culturel, bilingue, à l’aise dans un contexte international.

    Au mieux, on te dira « tu dois être bon en anglais maintenant ! », au pire on s’intéressera vaguement à ton expérience par un « et tu es allé faire quoi là-bas, exactement ? » sur un ton suspicieux et inquisiteur. Du style, encore un qui est allé rien foutre et voyager tout le temps, ou qui est allé gagner un max d’argent sur le dos des autres. Et ça s’arrêtera là. C’est malheureux mais c’est la triste réalité : Revenir au pays c’est sombrer à nouveau dans le pessimisme et la morosité.

    C’est à la fois tout le bonheur et toute la difficulté de la vie en Amérique du Nord : Ce continent fait de nous des gens sympas, souriants, ouverts et optimistes, c’est-à-dire totalement inadaptés à une vie en France par la suite.

    Je m’arrête-là avant de déprimer moi-même. Heureusement, je suis en contacts avec des avocats d’immigration depuis la semaine dernière pour préparer mon retour aux USA. Et ça fait du bien, beaucoup de bien !

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  • Mister
    5 août 2013 at 10:00 am

    Merci Alain! Je ne suis pas surpris de lire qu’un retour en France est difficile…Je n’en doute pas un seul instant à vrai dire. Mais n’es-tu pas un peu trop sévère avec tes compatriotes!? ^^
    Ce qui est dommage en tout cas, et j’en ai parfaitement conscience, c’est qu’une expérience à l’international n’est pas ou très peu valorisée aujourd’hui. Ils doivent penser que l’on est déconnecté de la ou leur réalité.
    Bonne chance pour tes démarches 😉

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  • Alain
    5 août 2013 at 12:53 pm

    @Mister: Je suis peut-être un peu sévère, mais franchement pas tant que 😉

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  • Katy
    9 août 2013 at 1:30 pm

    Alain, je rejoins absolument ce que tu as écrit. Je suis moi-même rentrée en France il y a 6 mois et je peux t’assurer que c’est mot pour mot ce que j’aurais écrit ! Surtout le « tu dois être bon en anglais maintenant ! » et le « et tu es allé faire quoi là-bas, exactement ? » c’est à un mot près ce que je reçois quotidiennement comme commentaire en évoquant mon expérience canadienne. Je suis rentrée parce que la mère patrie et la mère tout court me manquaient énormément (et oui la famille, toujours la famille…) mais aujourd’hui plus que jamais je me demande vraiment ce que je fais là. Situation professionnelle précaire, loyer exorbitant pour une cage à lapin en région parisienne, embouteillages à tout bout de champ et j’en passe… Tout ça pour dire que finalement même si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, autant rester là où on a l’impression qu’elle pousse juste un peu mieux ou un peu plus vite ! Retour très prochainement dans mon pays adoptif en espérant y trouver la force d’y rester beaucoup plus longtemps malgré l’éloignement des proches. Mister je suis tout à fait d’accord, l’expérience professionnelle à l’internationale est vu d’un oeil très négatif même puisque pour certains elle évoque une « certaine instabilité »…aller comprendre ! Bonne chance Alain pour tes démarches!

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  • WWJD
    29 août 2013 at 6:02 am

    Bonjour et merci pour cet article.
    Je reviens tout juste moi même, d’un long séjour à Toronto (5 mois) et l’expérience professionnel que j’ai vécu m’a beaucoup plus et ouvert d’autres horizons.
    J’ai eu la chance de travailler dans une atmosphère vraiment différente. A Toronto mes collègues étaient encourageant, et valorisait mon travail. Chose que je n’ai vu que très rarement ici en France.
    Je ne regrette pour rien au monde l’expérience que j’ai passé à Toronto. (si la nourriture avait été meilleurs n’a n’aurait rien gâché 😉

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  • Cedric
    30 août 2013 at 6:04 am

    Je partage totalement ce qu’écrivent Alain et Katy.
    Pour avoir vécu un premier retour au pays après avoir quitté les US, c’était la douche froide. D’autant plus froide quand que j’avais vécu une expérience formidable chez les Yankees (avec ses hauts et ses bas, malgré tout). La déconnexion avec les amis, la famille, et les collègues de travail a été absolue. Le fait d’entendre ronchonner pour un oui, pour un non, le manque d’enthousiasme de ses concitoyens, insupportable. Et encore c’était il y a 10 ans, en période de croissance.
    Je m’attends donc en quittant le Canada et en retournant de nouveau en France, encore de manière « définitivement temporaire » (j’espère), à retrouver à un climat encore plus morose. Heureusement, le poids du désenchantement sera contrebalancé par le soutien familial.
    Bon, je sais plus très bien ce que j’écris, il est 6h du mat ici à Montréal et j’ai passé toute la nuit à me battre avec les services de Corsair en France, en particulier avec une agente qui commençait son service à 9h et qui était déjà en pause de 30 minutes, alors que j’avais veillé jusqu’à 3h du mat pour l’avoir …

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  • Lisa
    30 août 2013 at 4:29 pm

    @Cedric: Je vois que le retour est plus qu’imminent… En effet je crois que le soutien familial balaye un peu tout le reste 🙂

    Suite au prochain épisode nous concernant… Pas de nouvelles pour le moment… (grr)

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  • Marie
    2 septembre 2013 at 8:09 pm

    Je confirme, après avoir passé plusieurs années dans des pays anglo saxons, que le retour est difficile, surtout pour ce qui est de la mentalité dans le cadre du travail. Les expériences diverses et variées à l’étranger sont encore perçues comme de l’instabilité et on se retrouve face à des esprits assez fermés. Il faut bien 1 an pour se réadapter. Ensuite c’est comme l’expatriation il y a des hauts et des bas et on se pose réellement la question de repartir ou de se résigner.
    D’un côté on voudrait rester près de la famille mais d’un autre côté on n’a pas non plus envie de sacrifier sa vie professionnelle, l’éternel dilemme…

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  • Lisa
    3 septembre 2013 at 7:21 am

    @Marie: Eternel dilemme comme tu dis… C’est ce que j’entends de la part de copains rentrés. Pas facile.

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  • eyrolet
    29 septembre 2013 at 4:05 am

    Merci Lisa tu me donnes toujours autant espoir et envie de partir au Canada!
    J’ai 30 ans, je suis entrepreneuse avec mon mari en France et galère avec le peu d’encouragements que l’on nous donne..et si on écoute les infos (qui me rende à chaque fois très nerveuse!) nous sommes les riches patrons qui exploitons ..
    bref en attendant de vendre la boite nous rêvons et en partie grâce à vous:)
    alors continuez!

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  • Lisa
    2 octobre 2013 at 6:43 pm

    @eyrolet: merci ! J’espère ne pas trop te décevoir pour la suite… Tu verras pourquoi dans mon prochain bilan 😉 (a paraître le 13 octobre)

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