J’ai calculé que j’ai travaillé un peu moins de 3 ans et demi en France (stages inclus, je m’en suis fait 6 !) et quasiment 5 ans au Canada. Du coup, j’ai un peu plus d’expérience canadienne que française. Et je peux vous dire que des différences culturelles au boulot, il y en a un sacré paquet ! Top 10 des différences qui me semblent être les plus majeures entre les deux pays.
1. Savoir se vendre lors d’un entretien d’embauche
Alors qu’en France cela est pris pour de la vantardise, au Canada, il est très fortement recommandé de vanter ses qualités auprès d’un futur employeur. Cela commence par le CV, plus on en fait, mieux c’est ! Il ne faut donc pas hésiter à balancer des chiffres (parfois totalement improbables, j’ai lu des CVs quand je partais en congé mat !) et raconter ses plus grands succès. Evidemment, il ne faut pas non plus en faire des tonnes et passer pour quelqu’un de méga vantard parce que pour le coup, ça risquerait d’en rebuter plus d’un. Il faut donc savoir doser tout en étant le plus pro possible.
A noter que tout le monde n’est pas excellent à ce petit jeu, j’ai fait passer des entretiens à des gens qui se dévalorisaient carrément ! Bref, une véritable catastrophe.
2. Ne jamais couper la parole
Le b.a.-ba quand on bosse au Canada. Il ne faut absolument JAMAIS couper la parole à quelqu’un ou vous allez passer pour quelqu’un de très agressif. Les Canadiens étant considérés comme étant passifs agressifs (ils vous en veulent mais ne le vous disent pas clairement), c’est carrément un affront.
3. S’entendre avec tout le monde
Même si vous détestez un de vos collègues, il ne faut clairement pas le faire savoir mais régler ça à l’amiable. Soit vous allez vous expliquer avec lui (mais c’est assez compliqué avec quelqu’un de passif agressif), soit vous allez vous expliquer avec le manager qui va se charger de régler le problème en incluant les deux partis si possible. Parler est donc le meilleur moyen de régler un conflit. Inutile d’aller balancer à tout le monde que vous détestez quelqu’un car la porte est garantie !
4. Déjeuner rapidement et seul
Bien souvent, les Canadiens prennent une très courte pause déjeuner pour pouvoir partir plus tôt et ne mangent pas forcément avec leurs collègues. La plupart de mes collègues ont toujours déjeuné seuls même s’il existe toujours une salle où on peut déjeuner tous ensemble. Etrangement, ce n’est pas vraiment dans les mentalités. Inutile de mal le prendre si personne ne vous invite à déjeuner donc car il est fort probable que les gens mangent à leur bureau ou partent se balader pendant la pause dej !
5. Toujours faire passer sa famille en premier
Au Canada il y a une règle, la famille d’abord ! Si votre enfant est malade ou votre conjoint souffrant, il est tout à fait permis de partir pour aller à leur chevet. Contrairement à la France, il n’y a souvent pas besoin de prendre un jour maladie pour ça car les Managers sont bien souvent compréhensifs (bon sauf si vous partez deux jours de suite par exemple ou un jour entier sans vous pointer au boulot).
6. Rester chez soi quand on est malade
Attention, il est TRES mal vu de venir travailler si vous êtes malade. Si vous avez un rhume, vous êtes contagieux et vous risquez donc de vous entendre dire que vous devriez rentrer chez vous. Evitez de dire que non tout va bien et que pas besoin de rentrer parce que les gens risquent de vous en vouloir. Le pire est de filer son rhume, sa grippe, son angine à quelqu’un ! C’est le meilleur moyen d’être mal vu par vos collègues.
7. S’excuser même si l’on n’est pas en tort
Etre très fier ne marche pas beaucoup au Canada sauf si vous êtes très haut placé et intouchable (à 2 ans de la retraite quoi). Comme les Canadiens n’expriment pas souvent ce qu’ils ressentent s’ils ne vous connaissent pas bien, on peut bien souvent les avoir offensé sans même le savoir. Du coup, au moindre doute, il va falloir aller s’excuser à plat ventre pour des trucs souvent complètement débiles. Du style, je t’ai envoyé un email un peu pressant mais tu comprends j’étais un peu stressé et t’es une grosse feignasse qui en fout pas une par une deadline.
8. Envoyer des emails pour se couvrir
Rien de mieux que d’envoyer 50 emails et mettre 50 personnes en copie pour se couvrir. C’est un phénomène très répandu ici. Les plus fourbes utilisent même la fonction Bcc histoire que les interlocuteurs ne voient pas qui ils mettent en copie. Et paf, si un truc tourne mal, votre manager sera au courant !
9. Toujours dire qu’on est sous l’eau
LA phrase canadienne. Les Canadiens sont toujours sous l’eau. En permanence. Même un 24 décembre, même un 30 février. Il faut faire croire qu’on est très occupés comme ça personne ne peut dire que vous n’en foutez pas une et puis ça vous permet de ne pas récupérer du boulot en plus ! Non mais !
10. Mais partir à 16 h pile
Un Canadien a beau être sous l’eau, il n’oublie pas de partir pile à l’heure. C’est ça la classe canadienne, avoir des montagnes de dossiers mais être capable de dire stop et de partir avant 17 h. Par contre le lendemain matin, rebelote jusqu’à 15 h 59 !
A noter qu’il est très mal vu de faire des heures sup. Cela est considéré comme un manque d’efficacité de la part de l’employé et l’employeur ne veut souvent pas payer les heures sup. Oui, au Canada, chaque heure travaillée en plus doit normalement être payée. Vous devez donc en discuter avec votre manager au préalable.
Aucun commentaire