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Anecdote

[Billet d’humeur] Revenir vivre au Canada ?

Mis à jour le 15 février 2017

Nous avons accueilli des copains de France chez nous il y a quelque temps. Nous les avions rencontrés à Toronto en 2010 et ils étaient rentrés en France, comme nous, en 2013. Le seul truc c’est qu’ils n’avaient pas de RP, juste des visas de travail. Ils ne sont donc pas revenus vivre au Canada et ont repris leur vie en France. Ils ont très rapidement retrouvé du boulot (en fait, Mme en avait même trouvé avant de rentrer, comme moi), eu un enfant et acheté une maison. Ils n’étaient pas retournés au Canada depuis qu’ils l’avaient quitté.

Ils m’ont confié qu’ils n’avaient gardé que de bons souvenirs de Toronto et qu’en y retournant, ils avaient un peu déchanté. D’un coup, ils se sont souvenus de pourquoi ils en étaient partis et pourquoi ils avaient préféré rester vivre en France.

J’ai été contente d’entendre ça car d’habitude on entend que « gnagnagna le Canada c’est tellement bien, mon rêve c’est d’y retourner, la France c’est nul gngagnagna ». Là, pour une fois, j’ai entendu quelque chose d’un peu différent.

Vis ma vie d’employé au Canada et… l’après !

Et surtout, ma copine m’a rappelé quelque chose qui me parait presque anodin aujourd’hui : tes ex-collègues n’en ont absolument rien à faire de te revoir. Tu es partie, tant mieux pour toi, mais ne t’attends pas au tapis rouge si tu reviens nous voir.
Elle était en effet partie voir ses anciens collègues et s’était rendue compte que 1) quasi tout le monde était parti (bon 3 ans c’est très long au Canada !) et 2) les gens l’avaient salué sans vraiment s’intéresser à ce qu’elle était devenue.

Du coup, ça m’a rappelé plusieurs choses. Et je ne vais pas dire qu’il s’agit d’une façon de faire très canadienne parce que je suis déjà retourné deux fois dans des boites en France où les gens avaient réagi pareil. « Ah c’est cool de te voir… Next ! »

Je me suis déjà souvenu de ce que m’avait dit ma copine O. (Vous savez O., c’est celle qui m’a parlé du Canada pour la toute première fois) :

« Les Canadiens ? Ca marche, ça marche pas, dès que tu pars ils t’ont oublié, ils passent à autre chose ».

Quelque chose que j’ai découvert bien longtemps après et qui m’est également arrivé quand des gens se faisaient virer dans ma boite. En fait, j’étais un peu triste sur le moment et puis… je passais à autre chose aussi !
A ce moment là, ma manager m’avait dit que « c’était comme ça ! C’est la vie ! ».

Effectivement, elle avait raison.

Et moi… 6 ans après

Et puis je me suis aussi rappelée que finalement, moi aussi, je m’en fichais complètement. Si les gens partent, ils partent, s’ils reviennent c’est cool mais… ouais et après ? Bon, à part si j’adorais la personne évidemment ! Ca parait logique.

Seulement, comme au Canada, tout le monde sait ça et agit en conséquence, ben personne ne revient JAMAIS sur son ancien lieu de travail ou alors trèsss trèsss rarement parce que en vrai tout le monde s’en tape !

Du coup, j’ai un peu repensé à mes premières années au Canada, mes premières bourdes dans le milieu du travail et comment, après 2 ans, j’étais devenue un vrai caméléon qui comprenait même les sous-entendus. En fait, les sous-entendus canadiens ne sont pas si difficiles que ça à décoder… Il suffit juste de partir du principe que la moindre remarque, même dite de manière positive est en fait ultra négative et un premier avertissement avant de prendre la porte. Ici, tout le monde le sait mais les Français ont toujours un peu de mal avec ça.

Ceci dit, ça me parait logique qu’un Français mette du temps à se rendre compte de ça après 2 ans, mais quand ça fait 10 et qu’il n’a toujours pas compris la subtilité… J’avoue que je m’interroge. Non parce que, plusieurs fois j’ai entendu des Français se plaindre qu’il y a trop de sous-entendus ici… Ah oui… Première nouvelle ?

Et vous ?

L'auteur(e)

Arrivée au Canada en 2010 avec une RP en poche, Lisa a vécu 3 ans à Toronto et vit depuis 2014 à Calgary. Elle est devenue canadienne en 2015 juste avant la naissance de son fils, un petit franco-canadien. Elle est désormais freelance à plein temps et maman de deux enfants.

4 Commentaires

  • Marie LostintheUsa
    11 juillet 2016 at 3:02 pm

    Je vois beaucoup de similarités entre le système Canadien et Américain.
    Personnellement, je suis toujours aussi choquée après 2 ans et demi de voir certains de mes collègues Américains (quelque soit le poste, des entry jobs aux hauts postes de management) se faire virer sans ménagement. Moi, ça me marque et je ne me suis pas fait à l’idée que c’était normal ou OK!
    Travaillant en France, je ne suis pas concernée, mais c’est un point qui me freine dans un potentiel retour aux US.

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    • Nicolas
      13 juillet 2016 at 12:29 pm

      Quand tu dis virer sans management, tu veux dire quoi exactement, vu que tu n’es pas sur place pour observer ? Ils n’ont pas recu un coup de pied au cul quand meme ?

      Le licenciement est soudain, bref, immediat, inattendu, etc, mais les gens ne sont pas malmenes. Ici on se fait virer plus facilement et plus soudainement, oui, c’est un fait que tout le monde accepte, et auquel on s’habitue.

      Il y a moins cet esprit de famille dans l’entreprise, ou ce paternalisme (suppose) des patrons francais. Ici c’est juste un job avec lequel on n’est pas marie et qui peut se terminer du jour au lendemain. Et quand c’est le cas, on tourne la page et on avance.

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      • Marie LOSTINTHEUSA
        13 juillet 2016 at 2:01 pm

        « Il y a moins cet esprit de famille dans l’entreprise » Ca n’a pas grand chose à voir. En France, on ne peut pas virer quelqu’un du jour au lendemain et sans raison valable, c’est la loi. Aux US, si.

        Les gens ne sont pas malmenés? Pour un immigré dont le visa dépend du travail, cela va être difficile de dire, pas grave, je tourne la page, c’est retour au bercail. Concernant les locaux, pour avoir connu des collègues proches qui se sont fait virer, ça ne se fait pas sans fracas. Du jour au lendemain, on t’apporte un carton et on te demande de faire tes affaires. Point. Fini.
        C’est pas comme si tu vendais des frites et que tu passes de KFC à Wendy’s, c’est souvent un chouilla plus compliqué de retrouver un poste.

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  • Gaou
    20 juillet 2016 at 11:56 pm

    Après 3 ans ici, je ne suis toujours pas habituée aux méthodes de licenciement. Je les trouve vraiment dures …

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