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Interview

(Interview) Cathy et Christophe, 3 enfants, Québec

Mis à jour le 21 mars 2023

int_cathy-polaJ’ai connu et Cathy et Christophe via un forum en 2010, ils en ont eu du courage pour tout plaquer et venir s’installer avec leurs 3 enfants à Québec. Je leur tire mon chapeau !

Présente-toi un petit peu. Quelle est ta tranche d’âge, que fais-tu dans la vie, es-tu tout(e) seul(e) au Canada, sous quel visa es-tu et surtout pourquoi avoir choisi de t’installer à Québec ?

Cathy : j’ai 39 ans je suis arrivée en juin dernier avec un visa de résident permanent, mon mari et mes 3 enfants, dans la vie je suis directrice de commerce. Nous avons choisi le Canada pour la nature, les grands espaces et surtout parce que au niveau entrepreneurial ici tout est facile et tout est possible.

Christophe: je m’appelle Christophe j’ai 42 ans je suis marié et j’ai 3 enfants, j’ai choisi le Canada surtout car j’en avais marre de la France. Je suis gérant de commerce.

Plutôt posé(e) ou aventurier(e) ? Est-ce ta première expérience hors de France ?

Cathy : non j’ai vécu en Afrique quand j’étais jeune et j’ai toujours beaucoup voyagé ! Plutôt aventurière, forcément !

Christophe : plutôt posé, j’ai toujours vécu en France donc oui c’est une première pour moi.

Depuis combien de temps vis-tu au Canada, penses-tu y rester encore longtemps ?

Cathy : depuis juin dernier soit presque 6 mois, nous espérons avoir posé définitivement nos bagages.

Christophe : Depuis 6 mois, oui j’espère y faire ma vie.

Tu es venu(e) avec ta petite famille. Peux-tu nous en dire plus sur l’éducation des enfants au Canada et comment cela se passe quand on débarque dans un nouveau pays avec des enfants ?

Cathy et Christophe : pour les enfants cela nous a donné pas mal d’angoisses mais finalement tout s’est très bien passé. Les gens sont tellement accueillants ici !! à l’école nos enfants ont été intégrés tout de suite et très bien accueillis, très vite ils ont été invités chez les uns et les autres. Le plus dur a été de les lâcher dans une ville sans repère. Ce qui est vraiment intéressant ici au niveau de l’éducation c’est qu’on privilégie « l’être » avant « le savoir », ici un enfant en difficulté ou moyen a ses chances si il est calme et sérieux en France soit tu es bon soit t’es hors système.

Décris-nous ton installation. As-tu rencontré des difficultés particulières ?

Cathy : Nous avions presque tout planifié avant notre arrivée, forcément avec 3 enfants…..malgré tout cela a été un peu rock’n roll, on a campé dans un appart vide, on a mangé aux fast food faute de frigo et cuisinière bref on a un peu pataugé mais ça fait parti du jeu et ça reste de bons souvenirs !! Aucune difficulté particulière si ce n’est retrouver ses petites habitudes, pharmacie, supermarché, quincaillerie, dentiste au début on a un peu fait des kilomètres pour rien !!!!

Et ta recherche d’emploi ? Comment ça s’est passé ? Est-ce que tu travailles dans ton domaine ? Si oui, dis nous combien de temps cela t’a pris et comment se sont passés tes entretiens.

Cathy : oui je suis revenue à mon niveau de poste français, dans mon domaine. J’ai trouvé mon premier poste au bout de 15 jours. Les entretiens ici sont vraiment surprenant avec beaucoup de questions pré-établies ou des questionnaires en ligne de type QCM, on a plus l’impression de passer un exam avec à la clé une grille de réponse et là t’es in ou t’es out. ici on regarde tes expériences pas tes diplômes.  contrairement à la France ou on est plus dans le feeling, ça accroche ou pas et surtout t’as le diplôme ou pas ! Ce qui est énervant ici c’est que tu a toujours l’impression que tout se passe bien, on te félicite toujours même quand tu as foiré ton entrevue, c’est leur côté consensuel, trop lisse, difficile de démêler le vrai du faux.

Christophe : ma recherche d’emploi a été un peu déroutante, on pense avoir réussi l’entretien et on n’a pas de nouvelles pendant des semaines, puis ils finissent par vous dire on vous prend pas, malgré ces difficultés j’ai retrouvé un emploi dans mon domaine assez rapidement.

On dit que partir c’est mourir un peu chaque jour mais que mourir c’est partir beaucoup ! Qu’en penses-tu ?

Cathy : Je pense que partir entraine un part de « deuil », on laisse forcément des choses derrière soit, mais ce « deuil » nous rend plus fort et nous ouvre aussi de nouveaux horizons, nous permet de construire de belles choses avec les nouveautés qui s’offrent à nous. Partir entraine quelque chose d’irréversible pour moi qui nous change définitivement même si on revient.

Christophe : je pense que partir c’est un peut mourir mais surtout renaitre, construire une nouvelle vie.

Quelle est finalement la principale difficulté que tu rencontres au Canada ?

Cathy : mes copines me manquent !

Christophe : se faire de nouveaux amis, c’est forcément long.

Au contraire, qu’est ce qui a changé d’un point de vue positif depuis que tu ne vis plus en France ?

Cathy : moins de stress, plus de temps pour mon mari et mes enfants, un cadre de vie fabuleux.

Christophe : les visions plus positives qu’on les gens sur tout, on sent que les gens sont plus détendus.

As-tu des amis canadiens ? On dit que c’est tellement difficile de s’en faire…

Cathy : oui par mon travail je commence à avoir des copines, par l’école aussi mais surtout on s’entend très bien avec nos voisins avec qui on passe de super moments.

Christophe : on commence à en avoir, c’est difficile si on s’ouvre pas aux autres, il est vrai qu’avec des enfants ça facilité les choses.

As-tu une anecdote ou un souvenir qui t’a marqué à nous faire partager ?

Cathy : oui lors de nos premiers jours alors que nous étions au fast food et que sur la poubelle il y avait de marqué « ne pas jeter les cabarets »…….vous auriez dû voir notre tête à se demander ce qu’est un « cabaret »….nous n’osions rien jeter dans la poubelle, nous avons finalement découvert que c’était le plateau….. Cela marque vraiment le décalage linguistique qui existe et qui nous surprend parfois.

Christophe : lorsque nous sommes arrivés à notre logement nous avons eu nos clefs en 30 secondes et hop ça y est : pas d’état des lieux, rien, nous n’avons même pas vu le propriétaire c’est l’ancien locataire qui nous a donné les clefs, ça change vraiment de la France.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite venir tenter l’aventure ?

Cathy : de bien préparer son voyage mais surtout de ne pas avoir peur, il y toujours de l’imprévu, l’essentiel c’est d’être ouvert et de ne pas avoir peur de changer ses plans, si vous partez avec des enfants il faut prévoir une bonne autonomie financière.

Christophe : de bien préparer son voyage, de bien réfléchir aux conséquences et de ne pas partir sur un coup de tête et de prendre conscience que le retour même si il est possible risque d’être très difficile.

Et alors le Canada, c’est vraiment l’eldorado ?

Cathy : je trouve le mot un peu fort mais il est vrai que ça correspond à nos attentes pour l’instant , à ce que l’on cherche mais ça c’est vraiment personnel, il n’y a rien d’universel là dedans !

Christophe : je pense surtout que c’est un pays où tout est possible mais rien n’est gratuit, il faut remonter ses manches et avoir envie d’avancer.

Pour la suite de leurs aventures c’est par ici.

L'auteur(e)

Arrivée au Canada en 2010 avec une RP en poche, Lisa a vécu 3 ans à Toronto et vit depuis 2014 à Calgary. Elle est devenue canadienne en 2015 juste avant la naissance de son fils, un petit franco-canadien. Elle est désormais freelance à plein temps et maman de deux enfants.

6 Commentaires

  • Jean-Francois
    27 décembre 2011 at 6:11 pm

    Déjà de faire le grand saut tout seul ou en couple n’est pas facile mais avec trois enfants, je tire mon chapeau dans cette nouvelle étape de la vie pour la famille de Cathy et Christophe!

    Répondre
  • cathy
    31 décembre 2011 at 12:49 pm

    Merci Jean-François pour ton message, pour les enfants ils faut surtout de l’organisation après les choses se font naturellement, c’est pour eux que l’adaptation a été le plus simple !!

    Répondre
  • raphaelle
    9 janvier 2012 at 4:55 pm

    Cathy et Christophe
    18 mois dans l Ontario, en banlieue de Toronto et je pèse mes mots quand je dis que la différence est ENORME entre l Ontario (que je HAIS) et le Québec (que J ADORE !) 2 Canada… c’est édifiant ! nous faisons tout pour partir d ici et si nous devons rester dans ce pays, je crois venir m installer à Montréal où je me sens « chez moi » à chaque visite… Pour les enfants, ici, ça a été aussi super cet accueil dans les écoles mais les différences sociales (ENORMES) (du public dans les écoles) font qu il y est très très difficile de se faire des copains chez qui on va… (problème de classe sociale, ethnique, religieux)… néanmoins, ils sont dans le système public francophone et ne veulent plus retourner dans le système français…
    bon courage pour la suite
    et merci Lisa…

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  • Lisa
    9 janvier 2012 at 7:12 pm

    @raphaelle: Je pense – mais c’est très personnel – que l’Ontario, du moins Toronto, est plus difficile à aimer que Montréal. En tout cas c’est mon ressenti. J’ai adoré Montréal quand j’y suis allée un automne (très trompeur donc !) mais ne suis jamais tombée sous le charme de Toronto.

    Pourtant la dernière fois que je suis partie à Montréal (en hiver justement !), j’étais bien contente de revenir à Toronto 🙂 Comme quoi !

    Zut, tu ne dis pas pourquoi tu hais l’Ontario…

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  • yohan
    12 janvier 2012 at 5:43 pm

    Si Toronto et l’Ontario sont différents du Quebec, il faut préciser que Montreal est également tres différent du reste du Quebec. Il y a bcp plus de diversité culturelle à MTL et en Ontario que dans le reste du Quebec.

    Sinon bonne chance à Cathy et Christophe, je vous trouve tres courageux !!!

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  • sébastien
    8 décembre 2013 at 9:26 am

    @cathy:
    Bonjour cathy
    Nous voulons nous installer au Québec,les préoccupations de l’installation,de la recherche de travaille ne m’inquiètent pas trop,ce qui me travaille le plus c’est le système scolaire québécois.
    Les programmes ressemblent-ils aux programmes français?
    Je ne voudrais pas que mes filles mettent en péril leur scolarité,d’autant plus que la grande est une EIP(enfant intellectuellement précoce)elle a 2 ans d’avance et je ne voudrais pas qu’elle perde toute son avance,même si elle en perd un peu.
    Voila, et j’aimerais savoir si il y a des association de français sur place,histoire d’avoir deux trois tuyaux quand nous irons en repérage incessamment sous peu.
    Moi je suis dans le transport et logistique (40 ans)et ma femme (34 ans)dans le secrétariat et nos deux filles 4 et 9 ans.
    Merci pour vos précieuses réponses

    Cordialement
    Sébastien

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