Souvenez-vous, je vous avais déjà raconté comment j’avais trouvé un travail au Canada depuis la France en ayant déjà de l’expérience canadienne et une résidence permanente ! Ce qui fait quand même toute la différence, il faut bien le dire.
Aujourd’hui, je vais vous raconter comment j’ai décroché un premier boulot à mi-temps aux USA depuis le Canada puis un mi temps avec une seconde boite, paye comme un plein temps ! (Tout en bossant de chez moi !)
Attention, cet article ne couvre pas l’aspect visas, si vous souhaitez aller travailler sur place. Il vous donne juste les clés pour trouver un emploi. Un article sur les visas sera également posté prochainement.
Bon alors encore une fois, tout le monde ne peut pas trouver un boulot dans un autre pays que celui où il/elle vit déjà. Donc inutile de poster en commentaires « tu crois que je peux trouver un boulot depuis chez moi en étant chauffeur routier ? ». Bon, non, bien évidemment.
Surtout que je parle ici d’un boulot « remote », c’est à dire que je bosse pour une boite américaine tout en étant chez moi.
Typiquement, les profils qui vont trouver ce type de contrats sont graphistes, développeurs, virtual assistant, bossant dans le marketing etc. Des postes qui ne requièrent qu’un ordinateur et une connexion internet et qui peuvent donc s’exercer absolument partout. Si vous êtes cuisiner, forcément ça va coincer mais enfin dépendamment de votre CV (si vous êtes numéro 1 dans ce que vous faites, bien évidemment, c’est une autre histoire !)
La deuxième contrainte est liée aux fuseaux horaires. Certaines boites embauchent des gens absolument partout dans le monde mais si vous dormez pendant leurs heures de bureau, forcément ça va être compliqué. Il faut donc trouver un fuseau horaire pas trop éloigné du vôtre.
Typiquement si vous bossez de Paris pour une boite en Californie avec 9 h de différence, à moins bosser une partie de la nuit pour vous, vous n’allez jamais trop pouvoir discuter avec votre équipe.
Il faut aussi noter que très peu de boites américaines acceptent que leurs employés soient en dehors des Etats-Unis. Autant il est facile pour eux de prendre des « remote » dans une autre ville ou état, autant il est rare de trouver un employeur qui sera ok avec quelqu’un basé dans un autre pays. Même si en théorie, le Canada est juste à côté et qu’il suffit de signer le formulaire W-8BEN pour parfaitement être en règle avec l’IRS. La boite vous donne votre salaire en brut et vous réglez les impôts de votre côté. Facile comme bonjour sans les avantages qu’on a en tant qu’employé. Mutuelle, plan retraite etc.
Du coup, lors d’une recherche d’emploi classique, vous verrez beaucoup de « remote ok » qui veulent en fait dire « remote aux USA ».
Ce dernier facteur est crucial car il limite beaucoup vos candidatures.
Chercher un boulot aux USA
J’ai utilisé principalement LinkedIn et leur app LinkedIn Jobs en définissant des mots clés spécifiques comme « remote ». Il est impossible de définir un mot clé qui va spécifier que les boites sont ok à ce que vous soyez en dehors des USA. Les employeurs ne le spécifient que très rarement mais souvent dans l’offre d’emploi, il va être indiqué que vous devez posséder une autorisation de travail aux USA pour postuler chez eux. Du coup forcément, le travail de la maison est possible mais uniquement basé aux USA. (Ce qui permet à l’entreprise de vous ajouter sur leur « payroll » tout en vous faisant bénéficier de tous les avantages. Benefits (Dental + health), 401 (k) etc.)
J’ai postulé comme ça à 4 ou 5 jobs en 1 mois. La moitié m’ont répondu, j’ai obtenu des entretiens avec 2 boites et la 3ème m’a dit qu’ils ne prenaient que des gens aux USA.
J’ai vraiment beaucoup bossé ma lettre de motiv parce qu’il ne faut pas se leurrer, un employeur américain va préférer travailler avec quelqu’un basé aux Etats-Unis plutôt qu’au Canada. C’est quand même un peu plus simple.
J’ai aussi spécifié ce que je recherchais, un mi-temps pour commencer (10/15 h par semaine) puis pourquoi pas un plein temps par la suite. J’ai bien spécifié que j’avais déjà un boulot à plein temps mais que j’étais freelance et avais déjà eu beaucoup de clients américains. Avoir un profil en ligne sur le plus gros site de freelances au monde aide pas mal aussi par ailleurs ! (A l’époque, j’en avais environ 40.)
Les entretiens
Avec la première boite, je n’ai pas dépassé le premier entretien avec la RH. Pourtant j’avais pas mal d’espoirs vu qu’ils bossaient avec déjà 2 ou 3 Canadiens dont 2 étaient en Alberta ! Je n’ai d’ailleurs pas vraiment saisi pourquoi mon profil n’avait pas collé mais j’imagine que plein de raisons peuvent l’expliquer.
La seconde boite m’a d’abord contactée en juin puis plus rien pendant 1 mois. Ils m’ont confié qu’ils avaient tenté de recruter sur place entre temps mais n’avaient trouvé personne (oui je suis très spécialisée dans ce que je fais). Du coup j’ai enchainé 4 entretiens en 10 jours avec les fondateurs puis 4 employés. Ambiance startup, on va se baigner à la fin de la journée de boulot et on démarre à 10 h du matin. Ce qui était parfait pour moi qui bosse dès 7 h du mat, soit pour eux, 9 h !)
Après plusieurs péripéties (ils n’étaient pas hyper chauds pour que je ne fasse qu’un mi temps), on a fini par s’accorder sur une date de début.
La boite étant 100 % pour le travail à distance, beaucoup de gens étaient basés un peu partout aux USA et quelques développeurs étaient en Asie. J’étais la seule Canadienne. Il y avait des réunions où on faisait le point chaque semaine mais je ne pouvais pas vraiment y assister la plupart du temps (c’était en plein sur mes heures de boulot !). Du coup, on utilisait des messageries en ligne pour se tenir au courant de l’avancée des projets.
De base, les réunions c’est pas tellement leurs trucs, ils préfèrent chatter. Ca m’allait bien.
Evidemment, il faut aimer travailler dans ce genre d’environnement où il n’y a quasiment aucune formation par la boite au préalable et où il faut déjà être opérationnel à 100 % !
N’oubliez pas d’ailleurs de lire mon bilan pour connaitre mon ressenti sur cette première boite ! Je ne suis plus du tout avec eux depuis plusieurs mois maintenant.
Ce qui m’amène à vous parler de la troisième boite, que j’ai connue 1 mois après avoir quitté la seconde ! Si je peux vous donner un conseil, visez des états où la plupart des gens ne veulent pas aller, ça permet à un Canadien d’avoir toutes ses chances. Du moins, qu’on regarde votre CV ! Si vous visez une grande ville, beaucoup moins de chances qu’on vous rappelle car le nombre de candidats est très élevé. Même si j’avais eu un retour d’une boite à New-York pour un possible entretien puis… silence radio !
Je n’avais d’abord pas eu de retour de cette boite que j’avais contacté un peu avant la fin de la précédente, du coup je les ai recontactés 1,5 mois plus tard vu que j’ai revu l’annonce en ligne… En fait, a priori, ils n’avaient pas vu mon CV (le processus était un peu foireux, il faut dire…) mais ni une ni deux, du coup je renvoie mon CV, mon profil de freelance et j’obtiens un entretien pour quelques jours plus tard.
La boite avait un mal fou à recruter quelqu’un et était ouvert à recruter n’importe où aux US MAIS suite à notre entretien, le CEO a décidé de me donner une chance. On a d’abord démarré avec un petit boulot sur quelques jours puis on est partis sur 15 h par semaine avec possibilité de plein temps pour la suite. Mon contrat initial ne durant que 2,5 mois, il fut décidé de le renouveler indéfiniment en me donnant d’autres tâches en plus et en me payant autant qu’un plein temps ! (L’avantage d’être consultante)
Conclusion
Comme pour trouver un travail au Canada depuis la France, il est tout à fait possible de trouver un travail aux USA depuis le Canada tant qu’on a un profil TRES spécifique. Pour le coup, comme vous avez pu le voir, je n’ai pas de visa pour les USA alors qu’il y a 4 ans, j’étais résidente permanente au Canada quand j’ai fait ma recherche depuis Paris.
Le fuseau horaire et le type de boite (petite agence et startup) aidant, il est donc possible de le faire depuis le Canada. La plus grosse difficulté étant en fait de trouver une boite qui sera ok avec un remote après plusieurs mois. Je vous conseille donc absolument de démarrer par un mi-temps puis d’enchainer sur un plein-temps si vous voyez que tout va bien. Ne quittez SURTOUT pas un plein temps au Canada pour un plein temps aux USA depuis la maison qui risque de s’arrêter net parce que votre boite préférerait en fait quelqu’un sur place !
Enormément de boites réalisent par la suite qu’elles ont du mal à avoir une personne loin de leurs bureaux, il est donc crucial de faire un test avant ! Certaines boites pourront également vous proposer par la suite de les rejoindre aux USA (mon cas) et de là, vous connaitrez le monde merveilleux des demandes de visa (pas une première pour moi puisque je l’ai déjà fait pour le Canada en 2009 !) et des avocats ! (Ca par contre, c’est tout nouveau pour moi !)
Je vous en reparlerais prochainement 😉
1 Comment
Theo
2 juillet 2018 at 7:45 amCoucou,
Très bon article et très intéressant d’avoir ton retour de Freelance en travail à distance 🙂
Bonne continuation,
Théo